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Le château
Historique du château
Le château :
La seigneurie d'Hénonville appartint au XVIe siècle à François de Rouville, maître des Eaux et forêts de Normandie et Picardie, maître d'hôtel du Roi qui, avec son épouse, Louise d'Aumont, la vendit en 1535 à René de Bucy. Ce dernier fit reconstruire en 1554 un premier château, attesté au XIIIe siècle, qui avait été démoli sous la Jacquerie.Il fut à nouveau rebâti en 1722 pour Pierre-François Ogier, grand audiencier de France (propriétaire en 1714). Les fondations sont en grande parte celles du château d'origine, et l'on trouve au second étage, derrière des boiseries, des vestiges d'une tour médiévale.
Son fils, Jean-François Ogier, président au Parlement de Paris, surintendant de la Maison de la Dauphine, ambassadeur du Roi de France au Danemark, vend le domaine d'Hénonville en 1751 à Edme Joseph Roslin, seigneur d'Ivry, fermier-général.
Né en 1680, Edme Joseph Roslin est anobli par une charge de conseiller-secrétaire du roi en la Grande chancellerie et meurt en 1760 . Son fils, Jean-Baptiste Roslin d'Ivry, aussi fermier-général , fait moderniser le château entre 1765 et 1771 par l'architecte parisien Jean Benoît Vincent Barré .
Barré donne au château son aspect actuel : il rhabille les façades en conservant les quatre tours d'angle, réaménage l'intérieur et en renouvelle la décoration. Les abords du château sont aussi réaménagés, les bâtiments des fermes sont reconstruits. La grille d'entrée est renouvelée, ainsi que les murs du parc.
Roslin d'Ivry fut l'un des premiers collectionneurs de Fragonard ; il orne son château de toiles de François Boucher comme Les Lavandières (New York, Metropolitan Museum of Art).
Jean-Baptiste Roslin d'Ivry meurt en 1790, après son fils, Jean-Marie Roslin d'Ivry, mort en 1785, dont la veuve est guillotinée en 1794.
Pendant la Terreur, le domaine d'Hénonville est séquestré. Le fils de Jean-Marie Roslin d'Ivry, Jean-Baptiste Roslin d'Ivry (1775-1839), parvient à en reprendre possession et sera fait en 1809 baron de l'Empire. Son fils Léopold Roslin d'Ivry (1801-1883) habite le domaine jusqu'à sa mort, après laquelle le mobilier en est vendu.
Le château est alors loué au banquier Henri Bamberger (1826-1909), l'un des fondateurs de la banque de Paris et des Pays-Bas, qui en fait finalement l'acquisition en 1900.
Cet ancien domaine de chasse a reçu les invités les plus prestigieux tels que le roi d’Espagne Alphonse XIII grand amateur de chasse.
En 1939, M. Bamberger, ruiné, vida le château.
En 1940, l'armée allemande réquisitionne le château et en fait la Kommandantur.
Puis en 1944, le château est transformé pendant quelques mois en garnison américaine.
En 1946, M. Lejbel y installe un centre d'hébergement de déportés et réfugiés juifs pour l'Association d'enfants des déportés israélite s,Le camp est administré par le Joint, l'ORT et l'Agoudat Israel de 1946 à 1952. Ce camp regroupait une Yechiva lituanienne, un centre pour orphelins juifs et un kibbutz.
Puis le château n'est plus habité et est dépouillé d'une partie de son décor intérieur..
En 1952 Mr et Mme Albert VAN THEMSCHE achète le chateau.
Les façades et la toiture sont classées monuments historiques depuis le 5 mai 1960.
En 1975 il est racheté par la commune d’Hénonville.
Celle-ci a entreprend de restaurer le château à partir de 1978
Entre 2008 et 2010 des travaux d'aménagements intérieurs ont réalisés par la Communauté de Communes des Sablons et la commune d' Hénonville. La réfection à l'identique de la salle à manger et de l'entrée a été réalisée grâce à une souscription des habitants et avec le concours de la Fondation du Patrimoine et de l'association des Amis du château d'Hénonville.
Aujourd'hui, il sert pour les manifestations.
Nombreux sont les visiteurs qui connaissent Hénonville grâce à son château.
Le château est fait de trois bâtiments en pierre blanche, orné de table en reliefs et de ligne de refend.
Le fronton central porte une couronne comtale avec un écusson qui est celui de Roslin d’Ivry il à été sculpté par Cantrel en 1811.
Les jardins à la française créés par Edme Roslin, fermier général, ont disparus.
A l’arrière du château, Sur une des tours, un cadran solaire datant de 1580 porte les signes du zodiaque.
Les tours paraissent ajourées de nombreuses fenêtres, mais une partie est simulée en trompe-l'oeil.
Photo Marc Duchesne